On pouvait paraître naïf en ce début d’été 2015, dans un contexte pourtant peu réjouissant, pour estimer qu’un parfum de détente planait sur la politique internationale à la suite de la signature de deux accords à la symbolique marquante : le rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis, et la signature des accords de Vienne portant sur le nucléaire, entre l’Iran, les USA, et cinq autres puissances dont la France.

Concernant ce dernier, son importance se mesure à la réaction colérique du premier ministre israélien, voyant ainsi perdre ses prétextes à la possibilité d’une agression sur l’Iran, et à la nécessité de règlement du problème palestinien. Reste que malheureusement l’Iran demeure le deuxième pays au monde où se mènent le plus d’exécutions et autres graves atteintes aux droits de l’homme, et que sa position ambiguë dans les conflits du moyen orient n’est pas de nature à apaiser les relations entre états. En effet , en fervent adversaire de l’État Islamique, il cultive le paradoxe de soutenir le régime de Bagdad aux côtés des occidentaux, et celui de la Syrie contre les occidentaux. Malgré cela, la disparition de la menace nucléaire, la levée des sanctions permettant l’édification de nouvelles relations économiques, politiques, et culturelles, ne peuvent que constituer des éléments rassurant pour l’avenir.

A cela s’ajoute la reprise des relations diplomatiques Cuba-Etats-Unis, première étape nous l’espérons vers la levée de l’embargo, ralentissant fortement l’activité économique de l’île. Situation absurde qui conserve des relents de guerre froide et maintient un climat de tension dans toute l’Amérique du sud. C’est d’ailleurs sous la pression des états de cette région et du fait de l’isolement des USA au niveau international, que la lucidité d’Obama s’est révélée. Désormais, il lui reste à mener un dur combat intérieur pour convaincre le Congrès de la justesse de ses positions.

Quoiqu’il en soit, toute diminution de la pression américaine sur le monde ne peut être que bénéfique pour la Paix, et souhaitons que pour son deuxième et dernier mandat, Barack Obama mérite enfin le prix Nobel, décerné avec un peu trop d’empressement au lendemain de son élection.

Yvon Pichavant
L’Orange Bleue, n° 97