« La guerre des tranchées refait surface » (O.F 01/08/2023). Les armées françaises, américaines et britanniques créent des infrastructures de formation dédiées à ce type de combat. Ces pays dotés des armes les plus puissantes qui existent admettent donc qu’elles ont des faiblesses et ne sont pas dissuasives. Le conflit entre Occident et Est sur le territoire ukrainien montre que l’usage du nucléaire est impossible sauf à prendre le risque d’un anéantissement total, et donc aucun vainqueur. Ces armes que l’on promène sous les mers, sujettes à défaillance technique ou humaine, représentent un danger permanent pour l’humanité bien au delà des zones de conflits.

Pourquoi ne pas employer le budget de la Loi de Programmation Militaire (413 000 000 000 € entre 2024 et 2030) utilement dans les secteurs indispensables (climat-énergie, environnement, santé, enseignement, aide sociale) pour l’avenir, tout en supprimant la menace que les pays possesseurs de l’arme nucléaire présentent comme une « assurance-vie ».

Redistribuer le gigantesque budget nucléaire ; utiliser les ressources en recherche-développement militaire pour créer un développement de paix exportable aurait plus de sens. Ce qui pourrait peut être faire comprendre à Poutine par exemple que l’on peut gagner un territoire et ses habitants par le partage, plutôt que par le carnage. Du coup serait-il utile de creuser des tranchées ou d’ériger des murs ? Comme l’a déjà montré Paul Quilès (ancien ministre de la défense), avec le bouclier anti-missiles, l’idée de tranchées « signe l’échec de la logique de dissuasion ». Dans un futur proche on peut espérer que l’IA (intelligence artificielle) aide les dirigeants et leurs électeurs à penser.

Marc Pichavant,l’Orange Bleue, n°136