Brest 14 janvier 2022

« Réunis en sommet sur la première base atomique de l’Europe, nous ministres de la défense et des affaires étrangères, parlant au nom des 27 pays de l’Union Européenne, déclarons solennellement renoncer à recourir à l’arme nucléaire pour assurer notre protection et décidons dès à présent d’engager la procédure d’adhésion au Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires »
Survenant au terme de trois jours de symposium sur le Plateau des Capucins, l’annonce fit l’effet d’un coup de tonnerre...de Brest.

Quelques jours après à Bruxelles

Renonçant au parapluie nucléaire américain, les vingt pays de l’U.E membres de l’OTAN décident de s’en retirer. Privée des 2/3 de ses membres la vieille Alliance, survivance d’une époque révolue, annonce dans la foulée sa dissolution. Pour l’Union Européenne, la voie est désormais libre pour la construction d’une politique de défense commune, dégagée de toute influence américaine.

Un mois plus tard à l’île Longue

La ministre des armées vient annoncer l’abandon de la dissuasion nucléaire et l’ouverture des opérations de démantèlement de la base. La ministre de la transition écologique qui l’accompagne présente le projet de reconversion du site en un centre de production d’hydrogène vert alimenté en électricité par une hydrolienne fixée dans le Goulet1. Ce complexe industriel, dans lequel trouveront à s’employer les travailleurs de l’île longue, offrant au bassin d’emploi brestois l’opportunité d’un nouvel essor dans une filière d’avenir de production d’énergie décarbonée.

Enfin à Bercy

Le ministre de l’Economie et des Finances fait savoir que, prenant acte de l’engagement pris à Brest, le gouvernement a décidé de transférer les milliards alloués chaque année à la force nucléaire au Fonds vert pour le climat de l’ONU afin d’aider les pays en développement les plus vulnérables à surmonter les effets destabilisateurs du réchauffement climatique ; une manière à l’évidence plus efficace que l’arme nucléaire d’agir pour notre sécurité et pour la paix dans le monde.

Tout ceci, nous dira-ton n’est qu’un rêve. Mais puisque qu’il apparaît, quand on interroge les gens, que l’abandon de l’arme nucléaire est une aspiration majoritairement partagée, qui nous empêche de transformer ce rêve en réalité ?

En cette fin d’année, pour la France et l’Europe, formulons le vœu que grâce à l’engagement actif de tous les militants de la paix en matière de désarmement nucléaire, tout commence dès demain en Finistère !

Roland de Penanros, l’Orange Bleue, n° 127