L’attribution du Prix Nobel de la Paix 2017 à la « Campagne Internationale pour l’Abolition des armes Nucléaires » (ICAN) honore un réseau pacifiste dont l’action a directement contribué à l’adoption par l’ONU - au début du mois de juillet - du Traité d’interdiction des armes nucléaires. 

Cette attribution encourage les forces favorables à l’élimination des armes nucléaires. C’est une forme d’admonestation pour Donald Trump qui utilise dangereusement tous les moyens de mettre en cause l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien, et qui cherche à faire monter les tensions face à la Corée du Nord.

C’est un blâme vis à vis des autorités de Corée du Nord qui provoquent des risques de la prolifération nucléaire.

C’est la confirmation - au plus haut niveau de l’éthique et du droit - que la sécurité du monde ne peut s’obtenir qu’à travers l’ouverture d’un processus de désarmement, de démilitarisation, de dénucléarisation des relations internationales.

Que le "Comité Nobel" ait osé braver les crispations et hypocrisies sur la dissuasion nucléaire voilà qui constitue un fait nouveau d’importance dans le combat pour la paix. Y compris dans les zones de conflits comme le Proche-Orient ou l’Afrique.

Le "Comité Nobel" rappelle qu’en matière de sécurité et de désarmement la responsabilité est collective. Les autorités françaises doivent répondre à cette exigence et signer - dès aujourd’hui - le Traité d’interdiction des armes nucléaires.

Détentrice du lamentable privilège d’être l’unique base française des SNLE, la ville de Brest va-t-elle enfin prendre les décisions ad hoc ou va-t-elle continuer à s’enliser à contre-courant de la marche de l’histoire ? Chaque Brestois le sait, du fait des politiques de droite et de gauche en matière militaire, les sous-marins nucléaires ont contribué à plomber la construction navale et à liquider l’Arsenal. Aussi, les élus de Brest Métropole devraient adopter en urgence une délibération demandant au gouvernement Macron de signer le Traité d’interdiction des armes nucléaire, la ville et BMO devraient adhérer au réseau international des villes opposées à la Bombe, enfin la ville et BMO, industriellement sinistrées, avec le cortège croissant d’inégalités sociales, se doivent de mettre au cœur de leurs ambitions un "Projet industriel naval novateur" de relance de la Construction navale civile et militaire à Brest.

Il faut penser une autre marine de Défense conçue pour la Paix,

il faut penser le développement des transports maritimes écologiques du futur.

Les équilibres sociaux de Brest ne se rétabliront qu’autour du travail...."  

Louis Aminot ancien élu de la ville de Brest

Paru dans l’Orange Bleue, n° 106, octobre 2017