Nous nous sommes penchés sur le terreau ...
Y avons planté un chêne
Sommes montés au plus haut ...
Voir ce monde qui se déchaîne

Face à tous ces événements récents qui dépassent l’entendement : les 85 morts de Nice, le décès du jeune de Beaumont sur Oise ou du prêtre à Saint Etienne du Rouvray, la réactivité de policiers lors du démantèlement d’un camp, la complémentarité de la police nationale et municipale à Nice, ... nous assistons à de nombreuses questions et réactions souvent personnelles, parfois aussi issues de mouvements politiques ou autres ... Il en découle des échanges subjectifs qui aboutissent parfois à l’accroissement d’un climat non fraternel, frisant même une sorte de rupture haineuse dont le but est de disqualifier des institutions qui sont les bases de la République démocratique : la Justice et la Police.

Ces événements sont indéniables : là n’est pas la question. Elle est la suivante : « Comment réagir face aux questions que soulèvent ces événements ? » : ceux rappelés plus haut et, plus largement, les responsabilités des maires et de l’état dans la gestion, voire l’annulation des manifestations festives et autres, les réactions de chacun face à l’emprise de ses émotions.

Les réponses à ces questions sont essentiellement subjectives et alimentent des débats sans effets réels. Il nous paraît donc indispensable que la Justice s’en saisisse ou soit saisie par les citoyens, citoyennes, mouvements politiques et autres afin que soient données des réponses adaptées. Ne
pas l’accepter, ne pas le faire c’est alimenter un mouvement dont le but est de disqualifier nos institutions républicaines et démocratiques.

Le jour où les citoyens, les citoyennes n’auront plus confiance en leurs institutions, en leurs représentants politiques, dirigeants ou non, la « démocratie » n’existera plus et seul un régime dictatorial se présentera comme étant celui de toutes les solutions ... et sera choisi ainsi.

Deux français sur trois désirent un « Gouvernement d’Unité Nationale ». Ce serait un beau programme à construire, mais nous attendons de voir les contenus des réactions de chaque mouvement politique à ce désir citoyen. Si ces réactions évoluent davantage vers la « division »
que vers « l’unité », quels moyens de pressions donner aux citoyens et citoyennes ? Sur quels mouvements de Paix compter ? Les sensibilités, les discours des femmes, des mères seront-ils différents ou complémentaires de ceux des hommes ?

Corollaires à toutes ces questions :

Les réponses supposent une maturité de notre mode pensée, adjacent à notre émotivité. Sans attendre que cette maturité soit effective pour lancer les débats, chacun, simple citoyen ou adhérent à un mouvement politique, syndical, associatif, ... peut être invité à s’interroger sur les points suivants :

Qu’est-ce que je fais de moi, de l’autre ?
Quelle est ma relation à la planète et tout ce qui y vit ?
La consommation ... pour quels besoins ?
La richesse ... pour quel emploi ?
Mon histoire, l’ « Histoire » ... sont-elles un éclairage ou un obstacle à la lucidité ?

Charles et Pierre
OB numéro 101, octobre 2016