Un site de déconstruction de navires à Brest : une urgence

Nous venons d’apprendre par la presse que deux vieux navires de la Marine Nationale vont être remorqués prochainement de Brest au Havre pour y être déconstruits.

Venant après les départs de la « Jeanne d’Arc » à Bordeaux, bientôt suivi par le « Colbert », comment pouvons-nous admettre sans protester que l’on continue à dépenser nos impôts pour remorquer avec des risques d’accident des navires qui pourraient très bien être déconstruits sur place où des installations inoccupées existent ? - La faisabilité a d’ailleurs été prouvée, en 2010, pour le « Winner », parce que celui-ci était intransportable !

L’Université Européenne de la Paix qui lutte depuis le retour du Clemenceau à Brest en 2006 pour la création d’un site de déconstruction de navires dans notre agglomération est stupéfaite de voir qu’aucune voix ne s’élève contre une telle situation.

Pourquoi ne pas se fixer l’objectif de déconstruire chez nous le « Capitaine Tsarev » qui rouille dans notre port depuis plus de sept ans ?

Ce pourrait être un des objectifs du groupe de réflexion ouvert qui va se réunir prochainement à l’UBO sur le développement industriel de notre agglomération, dans le prolongement de la réunion publique sur ce thème le 16 mars dernier.

Contribuer au développement humain, pas à celui des armes

Le concert de cocoricos qui a suivi l’annonce du contrat de ventes de sous-marins à l’Australie, sans qu’aucune voix discordante ne soit venue le troubler, a de quoi inquiéter.

Sans doute s’agit-il d’un succès technologique dont DCNS, le concepteur des sous-marins, peut se prévaloir. Ce sera peut-être aussi un succès commercial pour notre pays -encore qu’en la matière des expériences malheureuses passées nous incitent à la prudence : la réalité de ce genre de contrats s’avérant souvent bien moins reluisante qu’on nous l’avait laissé croire...Ce qui est sûr malheureusement, c’est qu’il s’agit là d’un nouvel échec à la sagesse des nations, à leur capacité à trouver des modes civilisés de réponse à des menaces ou de résolution de conflits.

Le développement des ventes d’armes contribue au surarmement du monde, il en accroît l’insécurité.

Pour la sécurité du monde, les sommes annuellement englouties dans les forces de guerre seraient tout autrement efficaces, si on les affectait à des programmes de développement humain assurant à chacun quelle que soit la région du monde où il réside, les conditions d’une vie normale. Tout le monde sait cela, divers organismes des Nations Unies ne cessent de nous le rappeler.

Agir à l’opposé, continuer à préférer investir dans les armes plutôt que dans des programmes d’aide au développement là où les conditions de vie normale font défaut, est une insulte à notre intelligence, au génie humain. Du pays des Lumières, des Droits de l’Homme, on serait en droit d’attendre contribution plus positive à la construction d’un monde de Paix qu’un podium dans la course aux ventes d’armes.