COMBATTRE L’INSÉCURITÉ OUI, MAIS PAS N’IMPORTE COMMENT...

Au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 notre Président de la République déclarait avec emphase : « nous sommes en guerre ».

À qui fera-t-on croire que l’on peut bombarder des villes en épargnant les populations civiles ?

Pas aux brestois en tout cas.

Si l’UEP combat tous les terrorismes elle ne peut admettre que cette lutte s’accommode d’atteintes à la démocratie ou justifie le recours à la guerre.

C’est principalement le recours à la guerre après le 11 Septembre 2001 qui a conduit à la montée de DAESH et à la montée du terrorisme.

Le commerce des armes y contribue aussi. Or, Ministre de la Défense, Premier Ministre et Président de la République se relaient pour vendre des Rafales à des gouvernements peu recommandables.

Tristement, tout se passe comme si, surfant sur la peur générée par le matraquage médiatique , notre Président et son Premier Ministre pensaient davantage à leur avenir électoral qu’à l’avenir de la société.

Comment comprendre sinon leur acharnement à promouvoir un état d’urgence permanent et un projet de déchéance de nationalité qui n’apportent aucune réponse au risque terroriste ?

L’UEP s’est associée aux manifestations qui se sont opposées à ces projet. Pour nous on ne peut construire de paix véritable sans justice et sans liberté. Or ces projets non seulement tournent le dos au droit et au nécessaire contrôle de la police par la justice mais aussi esquivent le remède majeur à l’insécurité, à savoir des avancées concrètes en matière de justice sociale sur notre territoire et au plan international, l’arrêt du commerce des armes...

Il va nous falloir reprendre rapidement notre projet de débat sur le concept de sécurité humaine tel que défini par l’Assemblée générale des Nations Unies : « les êtres humains ont le droit de vivre libres et dans la dignité, à l’abri de la pauvreté et du désespoir... »

Il est urgent de passer aux actes en ce sens.

Hervé CADIOU
Edito Orange Bleue, numéro 99