Notre ami Louis Aminot est décédé le 15 avril dernier.

L’Université Européenne de la Paix se doit de lui rendre un dernier hommage car c’est lui qui fut à l’initiative de la création de notre association.

En 1987-1988 Louis faisait partie d’un groupe de réflexion autour de la candidature de Pierre Juquin à la Présidence de la République. Comme Pierre Juquin, Louis avait été exclu du PCF peu de temps auparavant.
Dans ce groupe il fit la connaissance, notamment, du regretté Jean- Paul Hébert, chercheur au CIRPES (Centre Interdisciplinaire de Recherche sur la Paix et d’Études Stratégiques) qui avait rédigé une thèse sur les industries d’armement et devait publier en 1988 son premier ouvrage, « les ventes d’armes ». Comme Louis était brestois, ancien technicien de l’Arsenal qui plus est, ses amis du groupe l’ont vite chargé de conduire une enquête sur les possibilités de reconversion de l’arsenal.

Les élections passées, à la chute du mur de Berlin en 1989, il nous parut insupportable, à plusieurs militants pacifistes de voir nos compatriotes avoir peur des perspectives de Paix qu’ouvrait cet événement. A l’arsenal les employés craignaient pour leur emploi consacré aux activités de défense.
Louis suggéra donc de créer dans notre agglomération une organisation qui se fixerait comme objectif de réfléchir aux possibilités de reconversion des industries de Défense. Dès 1990 un groupe se constitua, à son initiative, pour y réfléchir. L’Assemblée Générale constitutive fut réunie en 1991 pour définir les statuts et mettre en place un bureau qui prit le nom, un peu pompeux il est vrai, d’Université Européenne de la Paix. Nous nous mîmes d’ailleurs en relation, très rapidement, avec des groupes d’autres régions d’Europe, très dépendantes, comme la nôtre, des activités militaires, en recherche sur leurs possibilités de reconversion économique.

Grâce à Louis nous avons eu la chance de bénéficier de l’aide de nombreux chercheurs indépendants qui nous ont bien épaulés dans nos initiatives tout au long de nos premières années.

Merci, Louis, ton « enfant » vit encore. Son action s’est élargie, comme en témoigne ce bulletin. Nous espérons contribuer à le faire vivre longtemps pour le bien de tous.

Hervé Cadiou
L’Orange Bleue n° 109