Vous avez dit diversité ? quel mot sublime et vide de sens, utilisé par nos contemporains pour masquer les Noirs et les Arabes issus de l’émigration et qui, pour certains, représentent le danger imminent du Grand Remplacement !

Encore un coup des immigrés !, on les connaît ceux-là !..., de tels propos sont désormais monnaie courante dans notre société gangrenée par des discours racistes, complaisamment relayés dans les médias.
Dans ce monde de violences et d’injustices sociales, comme il est aisé d’accuser de toutes les exactions, agressions, vols, viols…, l’autre !, l’étranger !, cette population venue d’ailleurs, empêtrée dans ses problèmes personnels d’adaptation (langue , papier, logement, argent…) ; comme il est aisé de discriminer sans vergogne ces parfaits boucs émissaires, sur la base de préjugés et d’a priori négatifs véhiculés, à dessein, par quelques frustrés haineux distillant des peurs irraisonnées à l’ensemble de la population.
Eh oui ! L’autre, avec toutes ses différences, lui dont on ne sait rien, ou pas grand-chose, fait peur à celui qui ne va déjà pas bien lui-même.

Dans une société rêvée, plus sereine, qui assurerait à tous des conditions de vie dignes et la jouissance des droits fondamentaux humains, cette pernicieuse méfiance ne laisserait-elle pas naturellement place à des idées positives d’échanges, partage, respect et solidarité ?
Pour nous la réponse est : mais, si bien sûr !!!

Sur l’ensemble de la planète, ou tout simplement dans notre ville, dans notre rue, nous sommes tous différents. Cette loi biologique incontournable forge notre identité. Différents les uns des autres en tout domaine, mais au-delà des disparités sociales ou culturelles, des questions de genre et des situations de handicap, nous jouissons de la plus grande des ressemblances : celle d’être tous des êtres humains !
A chacun de prendre conscience que cette diversité est source de richesses. Sans doute, cela demande-t-il un peu de réflexion et quelques efforts pour apprendre à tolérer, respecter, relativiser ses certitudes et découvrir ses propres limites.

Quand nous intervenons dans les écoles, après lecture du magnifique poème de Tahar Ben Djelloun, chaque visage est un miracle, nous incitons les élèves à réfléchir sur cette idée : tout ce qui n’est pas moi m’enrichit. Mais, on ne peut pas aimer tout le monde ! disent certains enfants. Non bien sûr ! C’est vrai.

Pourtant, c’est en développant l’empathie, l’écoute de l’autre et le traitement égalitaire que nous pouvons espérer mettre notre société malade sur le bon chemin, afin d’établir ensemble, les règles garantissant le respect des droits de tous.

Prendre conscience de la richesse de cette diversité est le passeport pour nous éviter les dérives primaires de xénophobie, sexisme et élitisme ; le moyen le plus précieux pour nous protéger de toutes prétentions fasciste et totalitaire !

Nicole Celton et Joël Rolet
4 février 2024, l’Orange Bleue n° 137

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