Le premier juin, le nouveau président des Etats-Unis annonçait qu’il retirait son pays de l’accord sur le climat signé par son prédecesseur. Et ceci au mépris des peuples insulaires et littoraux menacés de disparition suite au relèvement du niveau de la mer, des peuples des régions subsahariennes dont la désertification des territoires va s’accélérer et plus généralement de l’ensemble de la communauté internationale consciente des dangers que fait courir à l’humanité la poursuite du réchauffement climatique.

Et tout ceci pourquoi ? Pour ménager l’électorat de régions charbonnières que l’on va entretenir quelques années encore dans une impasse industrielle et surtout satisfaire quelques puissants lobbies, le lobby pétrolier bien sûr, mais aussi celui de l’industrie de l’armement qui saura profiter pleinement de l’instabilité accrue du monde qu’une telle décision entraînera.

Pour la paix du monde et à terme le devenir même de l’humanité, c’est là un très mauvais signal que nous a donné le président américain. Et c’est à juste titre que cette décision a été unanimement dénoncée.

Bien que l’événement soit passé quasiment inaperçu, c’est pourtant aussi pour la paix et le devenir de l’humanité un très mauvais signal que notre nouveau président a lui aussi donné le 15 juin en refusant que notre pays participe à la conférence qui s’ouvrait ce jour là à l’ONU afin d’établir un traité contraignant d’abolition de l’arme nucléaire. Et ceci au mépris de la très grande majorité des peuples du monde qui en sont à l’initiative ( plus de 130 des 197 pays membres de l’ONU ), au mépris de notre propre peuple qui bien que n’ayant jamais été invité à se prononcer y serait à plus de 80% favorable (sondage IFOP 2012), au mépris enfin des engagements de désarmement nucléaire que nous avons pris devant la communauté internationale en signant en 1992 le Traité de Non Prolifération nucléaire.

Par delà l’écho politique et le traitement médiatique radicalement différents dont elles ont fait l’objet, ces deux décisions présidentielles nous interpellent :

  • Sur des questions aussi vitales pour notre avenir que la limitation du réchauffement de la planète ou sa dénucléarisation, comment peut-on accepter que, sous prétexte d’intérêts à courte vue ou qui leur sont propres, des dirigeants d’Etats puissent faire obstacle à la volonté largement majoritaire des peuples de vivre en paix dans un environnement préservé ?
  • Ce mépris des aspirations des peuples n’est-il pas la première source de violence que connaît le monde et qu’il nous faut combattre en imposant à l’échelle des nations comme à l’ONU des formes de gouvernement donnant réellement la parole au(x) peuple(s) ?

Roland de Penanros

Edito de l’Orange Bleue, numéro 105

Portfolio