Un livre à lire

« La troisième guerre mondiale est sociale » par Bernard Thibault
Les éditions de l’atelier, 2016

Le livre débute par une série de chiffres éloquents extraits du dernier rapport (2015) du Bureau International du Travail (BIT). Saviez-vous par exemple qu’au plan mondial plus de la moitié de la population active travaille sans contrat de travail ? Que seulement 12% des chômeurs perçoivent une indemnisation et que cette proportion ne cesse de baisser depuis 2009 ? Ou encore que près d’une personne âgée sur deux ne touche aucune pension de retraite ? Quant aux décès consécutifs à un accident ou une maladie liès au travail, pour les seuls travailleurs déclarés (pour les autres on ne sait pas), ils s’élèvent annuellement à 2,3 millions ! C’est bien plus que le nombre de victimes recensées chaque année du fait des guerres.

L’auteur, ancien secrétaire général de la CGT et aujourd’hui membre du conseil d’administration de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), y voit les effets d’une nouvelle guerre mondiale aujourd’hui engagée contre le monde du travail. En s’unissant pour imposer le renforcement et l’extension à l’ensemble de la planète des réglementations sociales édictées par l’OIT, les travailleurs et leurs syndicats pourront venir à bout de cette guerre sociale mondiale. Car, et c’est là le principal enseignement que l’on tire de ce livre, sans justice sociale toute paix reste illusoire.

Roland de Penanros

Orange Bleue, numéro 103