D’après un article paru dans le O-F du 14 juin 2023, Marie-Dominique Colas (médecin cheffe de l’HIA) nous explique que le « contexte géostratégique » doit rendre l’établissement indépendant de l’hôpital public. La raison avancée est que les équipes médicales doivent pouvoir être « projetées à tout moment sur le théâtre d’opérations extérieurs », et ne peut donc pas engager une intervention médicale qui ne pourrait être achevée. Ceci implique de ne plus accueillir de civils. De plus cette séparation oblige l’HIA, et peut-être le CHU aussi, à réinvestir dans des moyens humains et matériels dans les services mutualisés en 2016. Comment peut-on l’envisager quand on connaît les carences de l’hôpital public ! Faut-il se tourner vers le ministère de la défense pour obtenir le financement de la santé publique ? Le budget de la loi de programmation militaire est davantage orienté vers la destruction en masse de populations. Comment peut-il être dit que « l’HIA constitue une pièce indispensable de notre force de dissuasion » ? La bonne santé des militaires serait-elle une menace pour un agresseur ? De plus la santé d’une personne civile ou militaire a autant d’importance pour un médecin. Comment alors une opération médicale pourrait-elle être pratiquée sur une personne militaire sans prendre de risque d’être interrompue ? De ce fait l’HIA se limiterait aux consultations.

Marc Pichavant, l’Orange Bleue, numéro 134