Dernier Président de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev est mort le 30 août dernier. Il avait largement contribué à mettre fin à la guerre froide et à ouvrir les pays de l’est en leur donnant leur autonomie, mettant un terme à l’URSS.

Pendant 40 ans, la menace d’une Troisième Guerre mondiale a plané sans jamais se concrétiser. C’est la Guerre froide : un conflit qui s’étend de 1946 à 1991. Celui-ci oppose deux systèmes irréconciliables : le capitalisme libéral emmené par les États-Unis, et un système communiste, souvent qualifié de "totalitaire", conduit par l’URSS.

Dès son arrivée au pouvoir, Gorbatchev, conscient des problèmes économiques de son pays, multiplie les rencontres internationales et en appelle donc au désarmement mondial. Le dirigeant est récompensé de ses efforts et des différents traités signés par le prix Nobel de la paix en 1990.

En 1987 un accord est passé entre l’URSS et les États-Unis pour le retrait des missiles nucléaires de portée intermédiaire (les euro missiles).

En 1988, Gorbatchev fait un discours à l’ONU, où il condamne le recours à la force dans la politique étrangère et valide la liberté de choix des populations. De nouvelles bases sont posées, l’armée soviétique n’interviendra plus pour protéger les régimes communistes des différents pays d’Europe de l’est. Gorbatchev acte le retrait soviétique d’Afghanistan. L’émancipation des peuples sous tutelle soviétique est lancée avec de la chute du mur de Berlin en 1989. Cet événement provoque d’ailleurs la levée du rideau de fer, la chute des régimes communistes à l’est et la réunification de l’Allemagne. Des élections libres sont permises dans des pays de l’est devenus souverains en 1991.

Le prétexte de « dénazification » de l’Ukraine décidé par Vladimir Poutine va-t-il réussir à anéantir l’œuvre de paix entreprise par Gorbatchev ? Le ralliement de plusieurs pays à l’Otan va-il lui en donner une justification supplémentaire ? La menace d’usage de l’arme nucléaire pour une action offensive par Poutine est d’actualité. Tous les dirigeants responsables savent que le recours à de telles armes pourrait conduire à l’anéantissement de l’humanité. N’est ce pas là la démonstration de l’inutilité de la « dissuasion nucléaire » ?

Marc Pichavant, l’Orange Bleue, n° 130