C’est en partenariat avec Amnesty International que nous avons fait le choix d’aborder ce thème le 26 novembre dernier à la Maison de l’international. Entrant dans le cadre de notre 30ème anniversaire, cette action avait aussi vocation à mobiliser les associations régulièrement accueillies dans ce lieu pour qu’elles montrent en quoi elles œuvraient en faveur de l’idée de paix. Déficit d’information sans doute nous n’avons pas été suivis.
Cette soirée a débuté par la projection d’un document filmé afin d’aider à mieux comprendre le sujet.

L’intervention de Armand Paquereau, ambassadeur de la campagne « silence on arme » portée par Amnesty a permis de mesurer le poids de l’organisation de ce secteur, de prendre conscience des possibilités offertes par notre constitution : absence de contrôle des parlementaires, secret défense, poids de l’exécutif...Entre cynisme, hypocrisie et opacité ce marché se développe en dehors de véritables contraintes. S’il existe bien quelques règles sur les processus de commercialisation et de vente : orientation des licences, qualité économique et humanitaire des acheteurs, des questions demeurent sur la chaîne de décisions.

La production des armes découle d’une orientation politique qui vise à équiper nos armées mais aussi à vendre à l’extérieur. En ce domaine l’intérêt économique et financier n’est jamais loin et la France est dans le peloton de tête !
Nous ne devons pas oublier aussi qu’il y a un commerce illicite par la ré-orientation des conflits clos, sorte de marché noir sur lequel peu ou pas de prise n’existe.
Une mission d’information sur les armes a été lancée, face a un système bloqué et réservé, c’est une première !

Dans ce débat l’UEP a rappelé que pour elle en matière de conflits les armes sont toujours le problème, jamais la solution. Les producteurs toujours du secteur privé, n’ont qu’une obsession : la recherche du profit. Il vaudrait mieux réfléchir à un système de production géré par les états ou mieux encore par des organisations internationales.

Amnesty s’appuie sur un encadrement législatif et juridique contraignant pour la production et les marchés. A l’appui de cette position elle constate que la France est le seul état qui ne respecte pas le Traité sur le Commerce des Armes de l’ONU ( TCA ) , que son implication récente en Egypte constitue un crime d’état.

Le besoin d’exigence maximale sur la production des armes est essentiel.

Pierre Cariou, l’Orange Bleue, n° 127