Jamais la question n’a revêtu autant d’acuité que depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Comment les listes en présence aux élections européennes abordent-elles cette question ? Ce sera l’objet du débat que nous organisons le 23 mai avec leurs porte-paroles locaux [1]. Pour notre part, jamais nous ne nous sommes trouvés autant en porte-à-faux avec les politiques menées. Réarmement à marche forcée, conditionnement des esprits à la guerre, élargissement de l’OTAN, et, comme seule voie de retour à la paix, l’épreuve de force et la victoire finale contre Poutine ! L’idée même de négociation – l’issue obligée de tout conflit - fut-elle exprimée par une autorité morale telle que le pape François, est totalement insupportable et l’on a tôt fait d’accuser de Munichois qui s’aventure à l’exprimer. Et tout cela sur fond de menace du recours à l’arme nucléaire. Une menace existentielle qui nous remet en mémoire la mise en garde du Colonel Petrov, « l’homme qui sauva le monde » [2] “Dans une guerre atomique mondiale personne ne gagnera, personne. Nous devons apprendre à vivre comme des frères sinon nous disparaîtrons comme les dinosaures »

L’Europe et la paix, c’est aussi définir la contribution qu’elle doit apporter pour éteindre l’incendie qui fait rage au Proche-Orient . Comment oeuvrer pour que cesse l’accumulation de haine, la spirale infernale de la violence, la barbarie de l’agressé répondant à celle de l’agresseur ? L’ONU et ses instances, le droit international, toute cette architecture de paix remise en cause, jusqu’aux droits les plus élémentaires des personnes bafoués ; ne pas agir pour que cesse ce conflit qui, les mois passants, devient de fait un véritable génocide, serait accepter d’y abandonner une part de notre humanité.

Pour la paix le tableau est bien sombre, il prêterait facilement au désespoir, s’il n’y avait ce sourire d’enfant...Cet enfant d’une classe, très attentif aux propos de paix de nos bénévoles, qui, la séance terminée, leur tend dans un sourire le cœur qu’il avait dessiné en demandant comme une requête « Vous reviendrez nous voir ? ».

Il est écrit dans l’acte constitutif de l’UNESCO : « ...les guerres prennent naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes (et dès leur plus jeune âge - ajoutons-nous) qu’il faut élever les défenses de la paix ». Les enfants, c’est là le réel espoir de la construction d’un monde de paix. C’est en tout cas à l’UEP ce qui nous motive et justifie le développement de nos interventions en milieu scolaire. Ce qui aussi nous conduit à militer pour que l’éducation à la paix, à la citoyenneté et à la non-violence, soit incluse dans les programmes scolaires de la maternelle à l’université.

Roland de Penanros, Edito l’Orange Bleue n° 138