La paix est un bien auquel tout le monde aspire.

Au service d’intérêts particuliers -caste, classe, oligarchie ou nomenclatura dont les Etats ne sont souvent que des paravents- la paix devient soumission à un ordre imposé. La paix véritable, celle qui s’inscrit dans la durée, ne peut se bâtir que collectivement, sur la base d’un intérêt commun à toute l’humanité.

La paix implique le dialogue, la prise en compte des différents points de vue, le respect des règles du vivre ensemble établies d’un commun accord et l’existence d’une justice pour sanctionner ceux qui les transgressent. La paix s’accommode mal du recours à la force perçue comme un échec. Elle se gagne dans les multiples actions de prévention des conflits, rarement par des interventions guerrières. Si tu veux la paix, prépare la paix.

Tel est l’esprit de la Charte des Nations Unies dont nous venons de célébrer le 75ème anniversaire.

Pour nous, il s’agit là d’une ligne directrice qui guide toutes les actions d’éducation à la paix que nous menons, et d’abord en direction des enfants, les futurs citoyens du monde. L’année prochaine cela fera trente ans !

En trente ans le monde a changé.
De nouvelles formes d’insécurité se sont développées.
Quelles qu’en soient les causes - fanatisme religieux, dérèglement climatique, pandémies- plus que jamais la réponse à leur apporter ne peut être que collective, élaborée au plan mondial.

La façon d’envisager la paix du monde a aussi évolué.
La sécurité des personnes (on dit la sécurité humaine) vise à prendre le pas sur la sécurité des Etats. Ainsi, c’est l’incapacité à porter secours aux millions de victimes potentielles d’une guerre nucléaire qui a conduit l’ONU, à la majorité des deux tiers de ses membres, à adopter en 2017 un traité d’interdiction des armes nucléaires. C’est encore au nom de son action en faveur de la sécurité humaine que le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies qui subvient chaque année aux besoins de base de millions d’humains dénutris a été, cette année, honoré du prix Nobel de la Paix.

Autant de nouvelles pistes à creuser pour l’équipe d’animation renouvelée qui sortira de notre prochaine assemblée générale...
Bien commun de l’humanité, la paix est un bien fragile qu’il appartient à chacun.e de faire vivre.

Voilà trente ans que l’UEP, modestement, à son niveau, s’y emploie. Cet anniversaire que nous célébrerons l’an prochain, loin de marquer la fin de nos actions en faveur de la paix, doit être l’occasion de leur donner un nouvel élan.

Roland de Penanros
L’Orange Bleue, n° 121