La Paix, toujours y croire !

Guère évident pourtant, quand on revient sur l’année écoulée :

En Europe, au Proche-Orient deux guerres qui menacent la sécurité du monde. Des populations sacrifiées, dont une, victime d’un génocide.
Face à ces drames, une communauté internationale impuissante, paralysée par les vetos des membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU. Le droit international bafoué, une ONU décrédibilisée. Toute l’architecture de paix édifiée au sortir de la dernière guerre mondiale mise à mal par ceux-là même qui ont participé à la construire.
Industries d’armement tournant à plein régime, menace du recours à l’arme nucléaire de plus en plus souvent brandie. Signes avant coureurs d’une 3° guerre mondiale, perspective d’un holocauste nucléaire ? Certains pays déjà -Finlande, Suède, Allemagne ...- y préparent leur population.
Et tout cela dans l’ambiance délétère que fait peser sur notre continent, avec son lot de haine et de violence, la peste brune qui continue à y étendre son emprise.
Et comme si cela ne suffisait pas, le retour à la tête de la première puissance mondiale d’un psychopathe notoire et de son Magic circus d’oligarques libertariens, climato-sceptiques, antivax, complotistes, fondamentalistes chrétiens...
Pour l’avenir du monde, tout cela ne présage rien de bon.
Pour nous, militants de la paix, cela ne doit pas nous faire baisser les bras, bien au contraire.
D’abord parce que la marche à la guerre mondiale n’est pas inéluctable, les forces qui poussent à la guerre sont humaines, elles peuvent toujours être réprimées. D’autant que si la guerre est un choix, c’est loin d’être celui de la majorité des nations. Certaines ont fait celui de renoncer aux armes et à la violence. Certaines se contentent de se préparer à se défendre et n’ont aucune intention de conquête. Ainsi sur les 193 pays que reconnaît l’ONU, ils seraient tout au plus une quinzaine prêts à recourir aux armes pour satisfaire leur besoin de puissance*.
Non la majorité des Etats-nations, l’immense majorité des peuples ne veulent de la guerre. Tous n’aspirent qu’à des relations pacifiées, dans le respect de règles de droit communément acceptées. Leur volonté doit s’imposer.
(R)établir l’autorité de l’ONU, d’une ONU où les intérêts des grandes puissances ne pourraient plus contrecarrer l’aspiration des peuples à vivre en paix est une urgente nécessité. L’année qui vient est celle du 80ème anniversaire de l’ONU. Saisissons l’occasion pour ouvrir le chantier de sa réforme, voire de sa refondation, pour qu’enfin elle puisse exercer pleinement sa mission au service de la paix du monde. C’est en tout cas, à son modeste niveau, l’objectif que s’est fixée l’UEP en organisant un séminaire sur le sujet au printemps 2025.

Roland de Penanros, l’Orange Bleue, n°140

* Cf l’ouvrage de Sundeep Waslekar Entre guerre et paix -histoire politique des conflits du monde CNRS editions 2023