Le 11 octobre dernier la Confédération japonaise des organisations de survivants des destructions de Hiroshima et Nagasaki , Nihon Hidankyo a reçu le prix Nobel de la paix en reconnaissance de son inlassable travail « en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires pour avoir démontré, par des témoignages, que ces armes ne doivent plus jamais être utilisées » .
Pour l’ICAN, ce message fort du comité Nobel est un écho direct au prix Nobel reçu en 2017 qui visait à attirer l’attention sur les conséquences humanitaires catastrophiques de tout recours aux armes nucléaires.
Ce prix attribué dans un contexte où les menaces d’utilisation de ces armes sont agitées depuis plusieurs mois est un double message :

  • les horreurs vécues par les populations civiles japonaises ne doivent plus jamais se reproduire,
  • la protection « des générations futures ne doit jamais oubliée l’expérience des générations passées ».
    Ce prix met aussi en lumière l’écart entre la promesse de désarmement des Etats nucléaires qu’ils ont signé (TNP) et leur comportement : ces puissances nucléaires modernisent et renouvellent leurs arsenaux , multiplient les menaces d’emploi et y consacrent des sommes astronomiques . La France n’étant pas la moins disante puisqu’elle va dépenser 13451 euros par minute en 2025.
    De même nous ne pouvons que constater et surtout regretter ce que ICAN France qualifie de « nouvelle erreur diplomatique » le refus de la France au sein de l’ONU, de joindre sa voix aux 144 qui se sont exprimées pour mettre en œuvre une commission chargée d’évaluer les effets climatiques, environnementaux et socio-économiques radiologiques ainsi que les incidences sur la santé publique, l’agriculture et les écosystèmes.
    L’université européenne de la paix est fière d’être de ces acteurs qui agissent sur le terrain pour faire progresser les idées de paix par le désarmement et l’orientation des ressources et des savoirs faire que cela dégagerait pour cheminer vers des voies de progrès au bénéfice des populations sur tous les territoires.

Pierre Cariou, L’Orange Bleue, n°140