STOPPER LE GENOCIDE A GAZA !

Ce qui se passe dans la bande de Gaza, n’est-il pas véritablement une honte pour l’Humanité ? Et comment l’Histoire jugera-t-elle ceux qui ont laissé faire – voire qui auront été complices – du génocide des Palestiniens en cours dans le ’’Ghetto’’ de Rafah ?

Ayons le courage de regarder les choses en face. C’est pour réagir contre un ’’attentat terroriste’’ du 7 octobre 2023, perpétré par des Palestiniens du Hamas dans le sud d’Israël, que ce pays décide d’envahir aussitôt la bande de Gaza, en expédition punitive. Fort de posséder la 5ème armée du monde, Israël, qui bénéficie constamment du soutien inconditionnel des USA , ne devait avoir aucune difficulté à éradiquer les combattants du Hamas et à libérer tous les otages. Pour lui faciliter la tâche , le Gouvernement israélien demanda instamment aux civils palestiniens de fuir vers le sud de la bande de Gaza, pour leur sécurité. Affolés par les premiers bombardements, presque tous les Gazaouis du nord ont alors fui précipitamment leur logement, principalement à pied, n’emportant avec eux que très peu de choses. Les conditions de cet exode massif et improvisé semblent bien pires que celles de l’exode des Parisiens fuyant l’arrivée des soldats allemands en 1940. Comme l’avait fait Bachar Al Assad en Syrie, les bombardements de l’armée israélienne ne cherchent nullement à préserver la population civile et vont même jusqu’à viser intentionnellement les hôpitaux et des écoles, au cas où des ’’rebelles du Hamas’’ s’y cacheraient…

Dans ce contexte apocalyptique, la grande ville de Gaza s’est progressivement vidée de ses habitants, ce qui facilitait sa transformation en champ de ruines par Tsahal. Mais, arrivant au terme de leur exode, faute de pouvoir aller plus loin, les Gazaouis se retrouvent à 1 400 000 dans les abords de Rafah, ville de 240 000 habitants où rien n’avait été prévu pour les recevoir. Non seulement leur sécurité, promise par Israël, n’est nullement assurée, mais le blocus terrestre et maritime, qui était imposé depuis une quinzaine d’années dans la Bande de Gaza, est renforcé. Tous les Palestiniens qui se trouvent dans cette ’’prison à ciel ouvert’’ sont sans abri et privés de courant électrique, d’eau potable, de nourriture, de médicaments, d’argent, ...

En outre, Israël interdit toute pénétration dans ce territoire aux journalistes internationaux ainsi qu’à 15 ONG regroupées en collectif pour accroître leurs chances de pouvoir faire leur travail de secours. Exceptionnellement, après 3 mois de vaines tentatives, Raphaël PITTI, éminent médecin urgentiste réanimateur de l’association UOSSM, réussit enfin à y pénétrer du 22 janvier au 6 février 2024, accompagné de 5 autres soignants Français. A son retour, il est assailli par tous les média français, avides de savoir ce qui se passe vraiment la-bas : voir sur internet « pitti rafah ». Le Pr PITTI exhorte à nouveau Emmanuel MACRON de faire entendre une voix différente de la France, pays des Droits de l’homme.

Signalons qu’en 2010 Stéphane HESSEL, apôtre de la non-violence, d’origine juive et ami d’Israël, critiquait déjà vivement le sort que réservait ce pays aux Palestiniens. Hélas Israël a continué à spolier les Palestiniens en créant plusieurs ’’colonies de peuplement’’ en Cisjordanie et en s’appropriant Jérusalem comme capitale. En ne respectant aucune résolution de l’ONU ne s’est-il pas comporté en Etat voyou, contribuant ainsi largement au discrédit actuel de l’ONU, incapable de trouver des solutions aux conflits en Syrie, en Ukraine et en Palestine ?
Au vu du bilan actuel de cette guerre (1 100 Israéliens tués le 7/10/2013 et déjà environ 39 000 Gazaouis dont 15 000 enfants tués depuis, sans compter les très nombreuses morts collatérales), peut-on admettre qu’une vie israélienne vaut plus que 30 vies palestiniennes ? Si ça vous choque, ayez le courage de le faire savoir à nos Parlementaires et à notre Gouvernement.

Rafah : un témoinage édifiant

En ce jour de Pentecôte, je viens de prendre connaissance de ce que nous dit Raphaël PITTI, excellent médecin urgentiste, au retour de sa 2ème mission humanitaire dans la bande de Gaza, du 29 avril au 6 mai. Par chance, il a pu en faire un retour anticipé, quelques heures avant qu’Israël ne ferme totalement à nouveau le poste frontière avec l’Egypte.
A l’issue de son 1er séjour dans la région de Rafah, du 22 janvier au 6 février2024, il avait plaidé la cause catastrophique des Palestiniens devant de nombreux médias, ainsi que le Sénat et l’Elysée. C’était d’autant plus intéressant que les informations sur la bande de Gaza sont très rares puisque les journalistes internationaux y sont interdits de séjour depuis le début du conflit. Si vous voulez en savoir plus, je vous recommande de taper pitti rafah et d’opter pour l’interview de 23mn sur Sud-Radio qui l’a intitulée " Israël a perdu la guerre", ou bien l’audition par le Sénat, rapportée par une vidéo de 8 mn environ par Radio Sénat

Raphaël PITTI signalait alors le "Ghetto de Rafah" où les Palestiniens se trouvaient comme pris dans une nasse dans laquelle les Israéliens les avaient acculés en disant qu’ils y seraient en sécurité : 1 400 000 personnes dans une ville de 240 000 habitants, entassés sans abri , désoeuvrés, sans eau potable, sans électricité, sans médicaments, sans hygiène et en malnutrition sévère."Il est pire que de tuer quelqu’un, c’est de lui enlever ainsi toute sa dignité" nous dit-il. Il déclare aussi qu’attaquer Rafah dans ce contexte constituerait incontestablement un génocide. En conséquence il demandait à Emmanuel MACRON de faire entendre une voix singulière de la France à l’International.

Depuis lors, la situation dramatique des Palestiniens n’a fait qu’empirer et l’armée israélienne a commencé à bombarder Rafah et à y déployer ses troupes au sol, provoquant un nouvel exil des civils par centaines de milliers. "Où vont-il aller ? Sur la lune" ?, s’exclame Josep BORRELL, Vice-président de la Commission Européenne et Chef de la Diplomatie Européenne.

Le 7 octobre 2023, environ 1200 Israéliens ont été tués par un commando du Hamas, réagissant à 15 ans de blocus de la bande de Gaza et profitant d’un manque de vigilance des soldats israéliens sur un tronçon de la frontière. Dès le 8 octobre la répression fut terrible par l’armée d’Israël - la 5ème du monde - à laquelle le gouvernement de Nétanyahou avait fixé l’objectif de libérer rapidement tous les otages et d’éradiquer le Hamas.

Sept mois plus tard, plus de 35 000 Palestiniens ont été tués (soit autant qu’en Ukraine depuis le début de la guerre avec la Russie), dont près de 15 000 enfants ! Et 130 otages n’ont pas encore été libérés, mais plusieurs ont sans doute été tués sous les effroyables destructions causées par les bombes israéliennes...
Avec l’attaque du "ghetto de Rafah" depuis quelques jours, il semble bien que le génocide tant redouté soit en marche, faisant d’Israël un état paria à l’international. Et l’Histoire jugera sévèrement ceux qui l’auront provoqué et ceux qui auront laissé faire.

L’objet du présent message est de compléter l’information sur la situation dramatique actuelle dans la bande de Gaza et d’inviter chacun(e), en toute conscience, à réfléchir à ce qu’il (ou elle) pourrait faire pour tenter d’en amoindrir les conséquences. Au final, ne faudrait-il pas que notre action citoyenne motive aussi notre gouvernement et Emmanuel MACRON à faire entendre à l’ONU et à l’international la voix de la France, qui se dit "Pays des droits humains" ? L’approche des élections européennes semble une excellente opportunité pour interpeller différentes personnalités...

J.C. MOYSAN