Les urnes ont tranché et Trump a dû se résoudre malgré lui et en toute démocratie a laisser le pouvoir à un nouveau président.
Cette même démocratie dont on dit de toutes parts qu’elle est en danger mais qui reste tellement utile dès lors qu’elle permet de faire croire au Monde qui s’interroge que tout va rentrer dans l’ordre.
Cette même démocratie qui est capable de porter à la tête de pays parmi les plus influents, des hommes politiques incontrôlables et potentiellement dangereux.

Avant Trump

Au delà de cet événement il ne faut pas non plus avoir la mémoire courte et faire semblant de croire que ce personnage n’aura finalement été qu’un épiphénomène en matière de dangerosité. Car des précédents il y en a eu et les Etats-Unis n’ont pas toujours eu besoin d’avoir à leur tête de tels personnages pour être dangereux.
Sans avoir à remonter très loin, souvenons-nous 2003 et la guerre en Irak. Les mensonges sur lesquels se sont bâties les raisons qui ont entrainé les troupes américano-anglaises à mener cette guerre illégitime . Comment ces pays ont tenté d’obtenir l’aval des membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU pour justifier leur intervention sur le terrain, semant derrière eux un véritable chaos et créant une instabilité qui demeurent encore aujourd’hui.
Cela montre que le pouvoir et les moyens dont disposent les Chefs d’États, et pas seulement les plus riches, loin de garantir la sécurité, maintiennent des pressions intolérables sur plusieurs régions du monde, exacerbent les rancœurs par les provocations multiples qu’ils exercent et exploitent directement ou indirectement les plus pauvres. Rappelons-nous que pour un certain nombre d’entre eux le bouton de déclenchement de l’arme nucléaire est à portée de main…

Et pour en rester à l’œuvre de Trump, le monde entier a pu constater sa capacité de nuisance sur des faits de violence souvent à caractère raciste que loin d’avoir su ou voulu les éviter, il a même pu en être à l’origine.

Après Trump

Volonté de domination, prétention à être le gendarme du monde, concurrence internationale, pouvoir de l’argent, course aux armements les plus sophistiqués sont les leviers qu’utilisent les pays les plus développés, tout cela demeure. Ces pays dont on peut voir qu’ils ne sont pas plus que les autres à l’abri du « populisme », constituent un danger permanent pour la paix dans le monde.

Les États Unis ne se sont pas, au cours des quatre années passées sous la présidence de Trump, engagés dans de nouveaux conflits grâce à leur opinion publique malgré les velléités affichées par leur Président à l’encontre de l’Iran, de la Corée du Nord. Pour autant ils n’ont pas non plus entrepris de réduire leurs armements bien au contraire, laissant ainsi les moyens les plus terriblement actifs à disposition pour la suite…
Alors quid de l’avenir ? Doit-on croire en des jours plus apaisés parce qu’un Président plus rassurant ou plus conforme à la fonction a pris la place ?
Sans changement de doctrines on peut en douter !

Le seul chemin qui puisse mener le monde vers la paix ne peut s’imaginer que par un processus de réduction concerté des armements, par des politiques de solidarités internationales équilibrées, par une vision humaniste des rapports entre les peuples et cela devrait commencer par l’arrêt du développement des armements nucléaires et conventionnels partout et par tous et en particulier par la signature des pays possédant l’arme nucléaire du Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires(TIAN) déjà ratifié par plus de 50 pays.

Pierre Cariou, l’Orange Bleue, n° 123