Les attentats du 13 novembre, après ceux de janvier dernier, confirment, s’il était nécessaire, que nous ne sommes plus à l’abri de la violence qui sévit ailleurs.

Répondre à la violence par la violence est un non sens : au mieux on en déplace les foyers (de la Syrie vers la Libye, le lac Tchad ou ailleurs) au pire on les attise.

Combattre la violence c’est d’abord une question de justice, pas de vengeance.
C’est traduire devant un tribunal pénal, international ou pas, tous les criminels de guerre, les terroristes assassins et leurs commanditaires ; c’est n’accepter aucune complaisance à l’endroit des Etats qui bafouent quotidiennement les règles du droit international et l’on pense bien sûr dans le cas présent à Israël dont la colonisation impunie est une insulte au monde arabe.

Mais plus fondamentalement c’est aller aux racines du mal. C’est mettre en évidence la révoltante inégalité qui préside à la répartition des richesses du monde*, la pauvreté qui se répand avec la crise et les nouvelles précarités nées des dérèglements climatiques. C’est engager la transformation du système aujourd’hui mondialisé responsable de ces dysfonctionnements sources de colère, d’insécurité et de stress qui poussent à la violence.
Combattre la violence, c’est aussi s’opposer à la militarisation du monde.
C’est pointer l’absurdité de son surarmement (plus de 1700 milliards de dollars en 2015) alors que le dixième seulement de cette somme affecté pendant dix ans à des programmes ciblés permettrait d’éliminer les formes alimentaires, sanitaires et environnementales de l’insécurité humaine qui sont le premier terreau de la violence. C’est dénoncer les dangers d’un développement des ventes d’armes tous azimuts au risque d’armer des belligérants malveillants et contribuer à l’extension plutôt qu’à la résorption des conflits en cours.

Plus modestement à notre niveau à l’UEP, et aujourd’hui plus que jamais, le combat contre la violence est avant tout un travail à mener auprès des enfants. Les graines de la paix, c’est dans la tête et le cœur des enfants qu’il faut les faire germer. Leur apprendre à vivre ensemble, à trouver des issues civilisées à leurs conflits, c’est cela l’éducation à la paix. Une éducation que l’on souhaiterait voire inscrite au programme de toutes les écoles.

Pour combattre la violence, empruntons d’autres voies que celles de la répression et souhaitons, au terme de cette triste année, que nous soyons dès l’an prochain de plus en plus nombreux à suivre ces chemins de traverse. Le projet est ambitieux, mais une paix durable, pour tous, est à ce prix.

Roland de Penanros

* désormais les 1% les plus nantis de la planète accaparent à eux seuls 50% de ses richesses quand l’immense majorité (80%) s’en répartissent les miettes (moins de 6%) et le fossé entre riches et pauvres ne cesse de se creuser.