Le 4 décembre, dans le prolongement d’échanges que nous avions déjà eus en octobre 2013, l’Université Européenne de la Paix invitait à poursuivre le débat entre citoyens attachés à la construction d’un monde de paix. Une quarantaine de personnes y ont participé et beaucoup sont intervenus. Nous ne pouvons en donner ici qu’un aperçu.

En introduction Yvon Pichavant indiquait que ce chaos était le résultat de dizaines d’années d’impéritie, de guerres en Irak et en Libye, d’absence de réponse appropriée sur le plan social ou laïque, de stigmatisations.

Comment associer la Russie et l’Iran ?
Quel rôle attribuer à l’ONU ?
Comment en est-on arrivé là ?

Comprendre

Pour sortir du conditionnement médiatique il est essentiel d’en débattre entre nous sans tabou, c’est bien que l’UEP y contribue. Sans aller chercher jusqu’à la responsabilité des « mandataires » de l’entre-deux guerres, comment des pays qui semblaient avancer sur la voie de la laïcisation ont-ils pu régresser vers des intégrismes religieux ? Avec leur guerre de 2003 les USA ont installé au pouvoir les chiites en rejetant les sunnites dont les anciens militaires avec leurs armes, maintenant au service de Daech. À cet aspect important s’est ajouté la répression du « printemps arabe » en Syrie. Il y a aussi la situation particulièrement exposée des chrétiens de Syrie... Le tout sur fond d’aggravation de la misère et de pourrissement du conflit israélo-palestinien.

Intérêts divergents des États

Les oppositions entre chiites et sunnites se compliquent des oppositions entre États où domine l’une ou l’autre de ces branches de l’islam. Les pays occidentaux soutiennent l’Arabie Saoudite et continuent à lui vendre des armes (Rafales,...). Cet État, à majorité sunnite, a sans doute aidé Daech... Mais c’est le business qui prime et le Traité de l’ONU sur le Commerce des Armes ne s’applique toujours pas.

Paralysie de l’ONU

Après beaucoup d’autres, cet aspect illustre l’incapacité des Nations-Unies à jouer le rôle qui lui avait été fixé au lendemain de la seconde guerre mondiale. Il est urgent d’en finir avec le droit de veto des membres permanents du Conseil de Sécurité.

Il est essentiel que l’ensemble des États s’associent dans une action commune. Certes un premier accord est intervenu au Conseil de Sécurité sur la lutte contre Daech, mais il faudra aller au-delà.

En effet ce n’est pas par des bombardements par quelques États que l’on aboutira, d’autant que ces bombardements n’épargnent pas les civils innocents (un intervenant propose de créer une zone d’exclusion pour les protéger).

Continuer le débat

Nous n’avons pas pu rapporter l’ensemble des interventions dans ce bref compte-rendu. Les participants ont, je crois, jugé les échanges fructueux, fraternels et ça encourage l’Université Européenne de la Paix à renouveler une telle initiative.

L’idée a aussi été émise que nous demandions à notre députée, présidente de la commission de défense nationale, de venir échanger avec ses électeurs sur la position du Gouvernement.

Hervé CADIOU