Nous sommes en guerre ?

C’est ce que notre président a affirmé au début du confinement.
Il est donc bon de revenir sur ce concept qui semble avoir plusieurs sens : nous pouvons être en guerre sans avoir recours aux armes.

En guerre contre la maladie ?
Ce serait une bonne chose en effet si notre gouvernement consacrait à la santé les moyens énormes qu’il dilapide en armements.
Lorsque, avant l’épidémie, les personnels de santé et les défenseurs des hôpitaux réclamaient des moyens, notre président leur déclarait qu’il avait d’autres priorités. Pour lui la mort passait avant la vie : il lui fallait des milliards pour son arme de destruction massive, l’arme nucléaire !

Les priorités auraient-elles changées ? L’Université européenne de la Paix ne saurait que s’en réjouir et saura le rappeler en temps voulu.
Face au virus nous nous sommes trouvés bien démunis en masques et autres tests, les places et les personnels ont manqué dans les hôpitaux.
Il est temps de remettre les priorités de notre société en débat.

Ainsi la question du choix de la dissuasion nucléaire n’a jamais été mise dans le débat public. C’est pourtant une question majeure tant par les moyens financiers qu’elle engloutit que par la menace majeure qu’elle représente pour l’humanité.
La question de la production et du commerce des armes doit être à nouveau posée fortement : les armes que nous produisons et vendons tuent au Yemen, en Syrie et ailleurs.

L’UEP ne saurait enfin se désintéresser du fonctionnement de la société dans son ensemble. La crise sanitaire nous montre à quel point tout se tient. Le manque de masques par exemple a illustré les conséquences de délocalisations qui sont l’un des crédos de l’économie ultralibérale.

Oui nos problèmes sont aujourd’hui tous mondiaux. Il est donc de la plus grande urgence de nous doter d’une Organisation des Nations Unies à la hauteur des besoins actuels et qui réponde à l’objectif initial : « mettre la guerre hors-la-loi ».

Hervé Cadiou, Edito Orange Bleue n°119