Habile combinaison sémantique, c’est le nom donné à un métal (acier) résultant de la destruction par fusion, d’armes légères après leur utilisation dans des conflits, ce qui évite ainsi un détournement vers des clients aux objectifs criminels divers (terroristes, bandes armées….).

Cet armement peut provenir de différentes sources autres que post-conflit mais il est toujours l’objet d’un marché juteux, propre à encourager sa réutilisation dans de « mauvaises mains » . Les stocks gouvernementaux d’armes en surplus dans les Balkans, en Ukraine par exemple, représentent le risque d’une appropriation par la sphère criminelle suite à la corruption des officiers chargés de gérer ces stocks. Pour répondre à une telle situation, le Programme d’Action des Nations Unies demande aux Etats membres de « S’assurer que les armes légères confisquées, saisies ou rassemblées soient détruites…..à moins qu’une autre méthode d’élimination ou d’utilisation ait été officiellement autorisée…. ».

Reste à examiner les méthodes de destruction, leur coût , les mesures de sécurité qui doivent obligatoirement accompagner tout ce qui concerne les armes dans leur manipulation.

Une ONG suédoise à réussi à en assurer la « rentabilité » dans la récupération d’armes détruites et recyclées au Guatemala et Salvador, pays durement touchés par la violence. L’I.M. ( Individuell Människohjälp ) a créé par la fusion un nouveau métal baptisé HUMANIUM, ce dernier est utilisé par la suite dans diverses fabrications, cables, bijoux, montres etc....Initiative intéressante non seulement par le symbole :-transformation d’armes à feu en objets pacifiques mais aussi bienfaitrice car alliant par la même occasion : écologie – gigantesque opération de recyclage ; éthique sociale – une partie des ventes est reversée aux pays d’où proviennent les armes ; économie – génère de la valeur et de l’emploi.

Bel exemple, dont le mérite essentiel est de réduire la circulation d’armes à travers le monde et par là même de porter un coup, aussi réduit soit-il au commerce qu’il suscite « un business comme un autre » ; c’est ainsi que le présente l’excellente B.D. publiée par le G.R.I.P. dont on vous présente ici la couverture.

Yvon Pichavant, l’Orange Bleue n° 119