Il nous est parfois reproché de faire de la politique. Comme s’il s’agissait là d’une maladie honteuse ou du moins d’une activité que nous ne devrions pas exercer. Ainsi, inviter les brestoi-se-s à un débat sur les questions de défense et de paix avec les candidat-e-s à des élections, « c’est politique » ! Et, pour cette raison, l’on nous refuse d’apposer notre affiche informant du débat...nous en avons encore fait récemment l’amère expérience...
Ironie de l’histoire, ce sont souvent les mêmes qui, à chaque élection, se désolent du désintérêt croissant des citoyens pour la politique qui nous font ce reproche.

Et pourtant, prendre part à la vie de la cité, agir pour en améliorer le cours, avec comme seul souci le bien commun, l’intérêt général, n’est ce pas au sens premier « faire de la politique » ? Menée de façon désintéressée, sans esprit de lucre ni de carrière, ne s’agit-il pas même d’une des activités humaines les plus respectables ? C’est du moins ce que nos anciens maîtres d’école nous ont enseigné du temps où l’instruction civique était à leur programme.

C’est en tout cas animée de cet esprit que l’Université Européenne de la Paix, depuis ses origines, fait et revendique de faire une politique, la politique de la Paix.

Faire la politique de la paix c’est dénoncer comme contre-productives toutes les formes violentes de résolution de conflits, de la simple bagarre dans la cour de récréation à la menace de destruction massive. Se préparer à la guerre pour obtenir la paix, comme nous encourage à le faire la maxime romaine, est une illusion : les préparatifs de guerre ne conduisent qu’à la guerre. Ce n’est que par le développement d’une culture du dialogue, de la médiation, de la solidarité et du respect à tous les niveaux de règles de vie adoptées collectivement que l’on peut arriver à une paix durable. Faire la politique de la Paix, c’est avant tout pour l’UEP infuser cette culture de paix au sein de la société.

Notre politique n’est d’aucun parti, d’aucune coterie, notre seul objectif est que, pour qu’elle s’impose, le plus possible se la réapproprie. N’en déplaise aux grincheux, aux va-t-en-guerre qui continueront à nous accuser de « faire de la politique » au seul motif non avoué que notre politique de paix n’est pas la leur, ou à ceux qui se flattent de ne pas faire de politique alors qu’inconsciemment, ou pas, ils font celle du pouvoir en place.

Roland de Penanros, L’Orange Bleue, n° 117

L’équipe de l’ORANGE BLEUE vous souhaite une bonne année 2020 et vous offre ce court poème d’ un fidèle lecteur :

Un monde de paix est-ce rêve chimérique ?
L’amour humain est-ce songe utopique ?
Peuples de l’univers unissons nos efforts
Et controns à jamais la raison du plus fort
Sur notre « Orange bleue » ignorons les sans-coeurs
Afin d’y construire une aire de bonheur.
YS