L’horreur, les massacres , les attentats ; seront-ils demain le quotidien des populations, les contraignant à vivre dans un climat de terreur permanente ? C’est incontestablement l’objectif que s’assignent ceux qui se sont institué « état islamique » criminels patentés, n’ayant rien de commun avec ces deux qualificatifs.
Victimes directes des bombardements ou indirectes des prises d’otages, des menaces de destructions, les populations civiles sont entrées de plain-pied dans le conflit. Une fois de plus les habitants des régions concernées Irak et Syrie principalement, connaissent ruines et désolations. Les prétendues « frappes chirurgicales » opérées par l’aviation, poussent les terroristes à se réfugier dans les villes parmi la population, accentuant ainsi les risques dits « collatéraux » .
La conséquence n’en sera-t-elle pas inévitablement, malgré les dénégations de notre Président, une intervention des troupes au sol à plus ou moins brève échéance ?... Les mêmes causes produisant les mêmes effets, s’ajouteront aux dégâts déjà cités des exodes massifs de populations. Après la guerre civile libyenne on comptait plus de 400.000 migrants au Sahel créant de sérieux problèmes humanitaires et sécuritaires, tant la violence et le manque de nourriture créent des cocktails explosifs.
L’histoire récente l’a démontré, les diverses politiques interventionnistes n’ont jamais réussi à porter le calme dans quelque région que ce soit. Les puissances en cause n’ont pas su tirer les leçons de l’Afghanistan et de la première guerre d’Irak, sur ce que l’on pourrait appeler « l’effet boomerang », se traduisant par un retournement d’une population exaspérée, ainsi que des cessions d’armes abandonnées par les belligérants , armement lourd pris à l’armée irakienne en déroute, armes fournies aux opposants de Assad passées en presque totalité aux djiadistes, arsenaux libyens grands-ouverts etc......
Eradiquer le terrorisme est la condition d’ une paix durable. La question que chacun peut se poser est celle de l’après conflit.Quelles que soient les dommages subis dans les rangs de l’EI, subsistera le chaos dans cette partie du moyen orient. Il est en effet plus facile de détruire par la guerre aujourd’hui, que de construire la paix demain. Plus que jamais il faut que sous l’ égide de l’ONU, soit établi un projet politique global de pacification dans cette partie du monde, celui-ci devra passer obligatoirement par le règlement définitif du conflit israëlo-palestinien.

Yvon Pichavant
L’Orange Bleue, numéro 92