Le 20 janvier dernier, les parlementaires pour la non-prolifération nucléaire et le désarmement en partenariat avec l’observatoire des armements organisaient au Sénat un colloque international sur l’impact humanitaire des armes nucléaires. Ce colloque, auquel participait l’UEP, s’inscrivait dans le prolongement de la conférence d’Oslo de 2013 qui a lancé au niveau international, une prise de conscience sur les dangers que faisaient courir pour les populations civiles les arsenaux nucléaires.
Les effets désastreux sur les populations civiles des essais nucléaires, longtemps cachés, commencent à être connus grâce au travail opiniâtre de quelques chercheurs dont notre ami Bruno Barillot* pour ce qui est des essais français. Plus récemment, des simulations d’explosion fortuite ou volontaire d’une bombe nucléaire sur une grande ville (Manchester ou Lyon) en ont montré les effets dévastateurs sur les populations et surtout l’incapacité dans laquelle se trouverait la communauté internationale à leur apporter le moindre secours. C’est d’ailleurs ce dernier constat qui ont amené des organismes humanitaires aussi importants que la Croix Rouge et le Croissant Rouge à adhérer à la campagne pour l’abolition de l’arme nucléaire.

Aux côtés des organisations humanitaires, 128 Etats participaient l’an passé à la conférence d’Oslo. Le mois dernier à la conférence de Nayarit au Mexique, ils étaient 141. Si la prise de conscience internationale s’élargit, des sièges restent dramatiquement vides lors de ces conférences : ceux des cinq grandes puissances nucléaires – la France en tête – qui refusent toujours de participer à la dynamique enclenchée.

Le 20 avril prochain, l’UEP sera présente au Faou à l’occasion du rassemblement anti nucléaire organisé pour la troisième année consécutive depuis l’accident nucléaire de Fukushima. Ici se sont les dangers que font peser sur les populations les deux nucléaires -civil et militaire- qui feront l’objet des débats. Au titre des méfaits quotidiens du nucléaire militaire il y sera notamment question des irradiés de l’île Longue, ces travailleurs qui, pendant des années et sans la moindre protection, ont assuré l’entretien des missiles nucléaires.

D’Oslo au Faou le constat est finalement le même : pour les populations le nucléaire est toujours mortifère. Bombe ou centrale, quelle qu’en soit l’origine l’explosion nucléaire est une catastrophe humanitaire. L’abolition du nucléaire civil et militaire est un impératif vital.

* voir son dernier ouvrage « Témoins de la bombe – Mémoires de 30 années d’essais nucléaires en Polynésie Française » Editions Univers Polynésiens, 2013.

R. de Penanros
Article paru dans l’Orange Bleue, numéro 89