Le 23 mars 2018, une dame de 85 ans, rescapée d’Auschwitz, de confession juive, était trouvée assassinée à son domicile. Ce crime crapuleux a très vite été qualifié de crime antisémite.

Pour notre part nous attendrons les conclusions de la justice pour nous prononcer sur la qualification antisémite de ce crime qui ne nous semble pas évidente.

Tout le monde n’a pas eu ces scrupules et certains en ont fait une récupération politicienne.

Ce fut le cas du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (le CRIF). Celui-ci a organisé aussitôt une marche blanche à Paris. Notre Président de la République s’est empressé de s’y joindre. Une photo l’y aurait montré, kippa sur la tête, faisant ainsi peu de cas de la laïcité dont il devrait être le garant. Le Président extrémiste israélien, Netanyahu, a, de son côté, immédiatement fait part de sa vive émotion au fils de la victime.

Pour notre part nous n’aurons jamais aucune complaisance pour quelque acte antisémite, raciste ou xénophobe que ce soit. Mais, bien sûr, ceci ne nous interdira jamais de dénoncer la politique coloniale et criminelle de l’État d’Israël. Or, il faut bien admettre que pour certains, comme le CRIF, toute condamnation de la politique israélienne est aussitôt assimilée à de l’antisémitisme.

Force est, cependant, de reconnaître que l’antisémitisme risque d’être favorisé par le maintien de l’impunité internationale d’Israël pour ses crimes d’État. Nous comprenons aussi la colère des défenseurs du droit international et de ceux qui manifestent pour les droits du peuple palestinien.

Mais gardons-nous de tout amalgame.

Hervé Cadiou
L’Orange Bleue, n° 109