Au salon Euronaval 2022 le magazine Mer et Marine a présenté Blue Shark, le nouveau navire de combat de Naval Group.

On connaissait la guerre en dentelle, puis la guerre en blouse blanche, aseptisée, avec le concept de « frappe chirurgicale ». On connaissait les bombes « intelligentes » qui visent des cibles exclusivement militaires - rien à voir avec les bombes idiotes de Poutine qui massacrent les civils. Voici maintenant, avec Blue Shark, la guerre éco-responsable.

A l’Université Européenne de la Paix on n’en revient pas ! Une blague ? Non, Naval Group l’affirme : Blue Shark « rapide, discret, efficace, résilient » garantit « un impact environnemental réduit », sans rien perdre de sa capacité militaire.

Soyons clair : on ne reproche pas à Naval Group de développer des équipements moins gourmands en énergie ni de construire des navires utilisant moins de matériaux polluants. On peut même saluer l’ effort de la construction à la destruction, ce qui facilitera le démantèlement des navires le moment venu, dans un équipement dédié qu’on aimerait à Brest.

Cependant, à l’approche du 6 novembre « Journée internationale pour la préservation de l’environnement en temps de guerre et de conflit », alors que la guerre en Ukraine risque de porter un coup fatal à l’ambition climatique, il est bon de rappeler que la guerre pollue de manière durable, et souvent même irréversible, que tous les conflits, outre leurs pertes humaines, portent atteinte à l’environnement et à la santé des populations.

Pour l’Université Européenne de la Paix, les armes – même « éco-responsables » - sont le problème, non la solution.

Anne-Marie Kervern, L’Orange Bleue, n° 131

  • Communiqué transmis à la presse locale qui n’a pas jugé utile de le faire paraître.