La branche « Education à la Paix » de l’UEP a répondu favorablement aux 9 enseignants ayant sollicité son intervention citoyenne proposée par l’Inspection Académique et la Ville de Brest dans le Dispositif d’Aides aux Projets des Ecoles . Dès le 30 novembre 2021 , nous étions devant une classe de 25 élèves , 8 autres classes nous accueillent jusqu’à fin mars 2022 .

Suite à cette forte augmentation de la demande des écoles nous avons intégré 8 nouvelles bénévoles
(Nicole P, Cathy S, Béatrice, Nicole 2P, Catherine M, Solenn, Nelly, Catherine D) .

Les panneaux du Parcours paix et le livret remis à chaque élève sont les outils précieux d’apprentissage pour le « Vivre Ensemble », et la formation des intervenants de L’UEP s’est approfondie au fil de nos échanges très riches avec les élèves et les enLes élèves découvrent seignants.

Lors du Parcours 1 :Bien sûr, nous dira une élève , nous ne sommes pas tous pareils…il y a les filles et les garçons, les grands et les petits… mais quand on pleure ou quand on rit … on est plus pareils que différents.

Dans le parcours 2 les élèves découvrent que nous ne voyons pas tous une image, un événement, de la même façon, la perception peut être fausse… Qu’en déduire ? Ce n’est pas la même chose de loin ou de près et pour se faire une opinion les élèves n’ont pas hésité à user de la règle, à mesurer les diamètres… et le travail sur le préjugé, la généralisation a conclu à l’expression « il ne faut pas se fier aux apparences »… La séance se terminant par le « bouche à oreille » les enfants ont bien compris les dangers de la rumeur.

Les insultes, les moqueries, dans le Parcours 3 leur ont fait mesurer ce qu’elles représentent pour celui qui les reçoit et nous a permis de réaliser que la signification de certaines insultes étaient méconnue des élèves !

La morale de la fable de La Fontaine « Les Animaux Malades de la Peste » a été bien comprise en général mais l’appellation de « Bouc-émissaire » est demeurée plus éloignée du quotidien des élèves … et on s’en est réjoui. Par contre la différence entre Autorité et Toute Puissance a été bien comprise.

Lors du Parcours 4 , nous avons pu développer de façon ludique la présentation des conflits de l’expo. Les élèves nous ont offert d’autres exemples, trouvés dans le comportement des adultes. Une participation attentive et active a permis de mesurer le travail réalisé par l’enseignant au préalable sur la gestion des conflits.

Atout supplémentaire à l’école Diwan la participation d’un bretonnant (Hervé) a été fortement appréciée.

En conclusion, les bénévoles ont apprécié l’accueil chaleureux des enseignants et des élèves à qui nous avons décerné le titre de « Délégués de la Paix » .

Le groupe Education à la Paix

L’Orange Bleue, numéro 128

Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terren. 1,
La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom),
Capable d’enrichir en un jour l’Achéronn. 2,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n’en voyait point d’occupés
À chercher le soutien d’une mourante vien. 3 ;
Nul mets n’excitait leur envie ;
Ni loups ni renards n’épiaient
La douce et l’innocente proie.
Les tourterelles se fuyaient :
Plus d’amour, partantn. 4 plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : « Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux ;
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L’histoire nous apprend qu’en de tels accidentsn. 5
On fait de pareils dévouementsn. 6 :
Ne nous flattonsn. 7 donc point ; voyons sans indulgence
L’état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons,
J’ai dévoré force moutons.
Que m’avaient-ils fait ? Nulle offensen. 8 ;
Même il m’est arrivé quelquefois de manger
Le berger.
Je me dévouerai donc, s’il le faut ; mais je pense
Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.

  • Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon roi ;
    Vos scrupules font voir trop de délicatesse.
    Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce.
    Est-ce un péché ? Non non. Vous leur fîtes, Seigneur,
    En les croquant beaucoup d’honneur ;
    Et quant au berger, l’on peut dire
    Qu’il était digne de tous maux,
    Étant de ces gens-là qui sur les animaux
    Se font un chimérique empire. »
    Ainsi dit le Renard ; et flatteurs d’applaudir.
    On n’osa trop approfondir
    Du Tigre, ni de l’Ours, ni des autres puissances,
    Les moins pardonnables offenses.
    Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtinsn. 9,
    Au dire de chacun, étaient de petits saints.
    L’Âne vint à son tour, et dit : « J’ai souvenance
    Qu’en un pré de moines passant,
    La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense
    Quelque diable aussi me poussant,
    Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
    Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net. »
    À ces mots, on cria haron. 10 sur le baudet.
    Un Loup, quelque peu clercn. 11, prouva par sa harangue
    Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
    Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.
    Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
    Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !
    Rien que la mort n’était capable
    D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.
    Selon que vous serez puissant ou misérable,
    Les jugements de courn. 12 vous rendront blanc ou noir.

— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, (Les Animaux malades de la Peste Fac-similé disponible sur Wikisource (Wikisource))